Conjoncture du 1er trimestre 2020 : la CAPEB tire la sonnette d’alarme

L’organisation professionnelle déplore une chute brutale de l’activité de 12 % dans l’artisanat du bâtiment depuis le début de la crise sanitaire et la mise en place des mesures de confinement.

Sans surprise, l’artisanat du bâtiment paie un lourd tribut au COVID-19 : dans sa note de conjoncture publiée pour le premier trimestre 2020, la CAPEB met en exergue une chute brutale de l’activité pour l’ensemble des corps de métiers, quelle que soit la taille de l’entreprise, avec un recul compris entre - 9 % et - 16 % sur les trois premiers mois de l’année. Il s’agit de la chute la plus importante jamais connue : le précédent record remontait au 4e trimestre 2009 avec - 6,5 %.

Dans le détail, les entreprises employant 10 à 20 salariés ont subi une baisse d’activité de 13 % et celles de moins de 10 salariés voient leur activité reculer de 12 %. Si cette contraction de l’activité concerne l’ensemble des corps de métier, la maçonnerie (- 16 %), l’aménagement décoration plâtrerie (-12 %) ou l’électricité et la menuiserie (- 10 %) sont particulièrement touchés.

Une baisse d’activité inégale sur le territoire

L’activité diminue fortement dans l’ensemble des régions mais le recul est davantage marqué pour les entreprises artisanales implantées en Île-de-France et dans la région Grand-Est (- 14 %), les deux régions les plus touchées par la pandémie. L’activité dans les Hauts-de-France et en Auvergne-Rhône-Alpes recule de 13 %. Les entreprises installées sur la façade Ouest de la France comme la Bretagne, les Pays-de-la-Loire, la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie se montrent légèrement moins affectées avec une baisse d’activité de 10 %.

Les principale causes d’arrêt ou de réduction de l’activité

Depuis le 17 mars, 80 % des entreprises de construction sont à l’arrêt. La principale cause1 : le refus des clients particuliers (71 %) et professionnels (45 %), qu’ils soient publics ou privés, de continuer les travaux.  46 % des chefs d’entreprises interrogés justifient également leur baisse d’activité par le souci de protéger les salariés. Enfin, les difficultés d’approvisionnement en produits et matériaux par les fournisseurs font partie des causes mises en avant par 39 % des employeurs, notamment par 84 % de ceux qui ont poursuivi leur activité.  Pour toutes ces raisons, 66 % des entreprises artisanales du bâtiment ayant des salariés ont fait des demandes de recours au chômage partiel, tandis que 15 % l’envisagent.

Détérioration de la trésorerie

La situation actuelle, inédite, met à rude épreuve les entreprises : la trésorerie est en nette détérioration pour 34 % d’entre elles, contre 14 % au premier trimestre 2019, soit une baisse de 20 points.
Ainsi, le montant moyen des besoins de trésorerie de ces entreprises atteint 24 000 €, contre 20 000 € un an auparavant.

 

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